Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs)

Suite à cet article, voici mon avis partiel sur la Communication NonViolente :

Vous pouvez feuilleter le livre de Marshall B. ROSERBERG et son manuel sur le site amazon.fr

Vous y trouverez résumés, premiers chapitres, sommaires (très parlants sur les contenus)...

Tout comme la méthode GORDON, la Communication NonViolente ne peut se résumer à des techniques de communication. Et, étant donné que je n'ai pas (encore) lu le livre de M. Rosenberg consacré à l'éducation, il ne m'est pas possible de les rapprocher.

C'est pourquoi, sur cette page, pour le moment, je vais comparer uniquement leurs techniques de communication, qui sont semblables, à une exception près (la demande, j'explique leur points de vues plus bas).

Vous trouverez le diagramme de la méthode GORDON ici, et un très court résumé là.

Voici celui de la Communication NonViolente :

Le processus de la Communication NonViolente est semblable aux messages-je et à l'écoute active.

Mais le processus est beaucoup plus approfondi, beaucoup plus réfléchi.

Ce livre nous aide à changer notre façon de parler en profondeur, et va beaucoup loin que les livres GORDON.

Il nous apprend, pas à pas, entre autres, à :

• OBSERVER SANS EVALUER,
  pour ne pas critiquer, la CNV sépare nos observations de nos évaluations,
  comme l'illustre cette chanson.
  
• IDENTIFIER et EXPRIMER NOS SENTIMENTS,
  il y a une liste pour développer notre vocabulaire, que vous trouverez ici
  une carte des sentiments à imprimer
  et d'autres ressources sur ce site
• ASSUMER LA RESPONSABILITE DE SES SENTIMENTS,
  En CNV, les actes d'autrui peuvent être le facteur déclenchant, mais jamais la cause de nos sentiments
  Il y a 4 façon d'accueillir un message négatif : 1 se sentir fautif, 2 rejeter la faute sur l'autre, 3 percevoir nos sentiments et besoins, 4 chercher à percevoir les sentiments et besoins de l'autre
  vous trouverez ici une autre liste des sentiments et besoins
• DEMANDER CE QUI CONTIBURAIT A NOTRE BIEN ETRE
  La CNV nous apprend à demander ce qu'on veut (plutôt que ce qu'on ne veut pas), sans exigence, et à prendre conscience de ce que l'on veut précisément. 

(Et encore beaucoup de choses dans ce livre de 250 pages...)

La 4ème composante de la CNV, la demande, est absente de la méthode GORDON :

Extrait du livre de Marshall ROSENBERG : 

"La mère d'un adolescent pourrait s'exprimer ainsi : "Félix, quand je vois trois chaussettes sous la table du salon et deux autres sous la télé, je me sens de mauvaise humeur parce que j'ai besoin de plus d'ordre dans les pièces que nous partageons." Elle compléterait aussitôt en exprimant la quatrième composante, à savoir une demande précise et concrète : "tu veux bien ranger tes chaussettes ou les mettre aux sales ?" ce quatrième éléments indique précisément ce que l'on désire de la part de l'autre afin que notre vie soit plus agréable.

[...]  

Nous pouvons parfois formuler une demande claire sans la verbaliser. Supposez que vous soyez dans la cuisine, et que votre sœur, qui regarde la télévision au salon, dise à voix haute "j'ai soif". Dans ce cas, il peut être évident qu'elle vous demande de lui apporte un verre d'eau.  

Mais il arrive également que nous exprimions notre malaise et que nous pensions à tort que l'autre a compris notre demande implicite. Une femme pourrait par exemple dire à son mari :"je suis contrariées que tu aies oublié le beurre et les oignons que je t'ai demandé d'aller cherché pour le dîner." dans son esprit, il peut être évident qu'elle lui demande de retourner à l'épicerie, mais le mari peut penser qu'elle ne cherchait par ces paroles qu'à le culpabiliser."

J'ai lu ces passages à voix haute à mon mari ; et dans cette situation, lui aussi aurait pensé à un reproche et non à une demande...

Extrait de "Parents Efficaces au quotidien" de Thomas GORDON :

"Les solutions ingénieuses que trouvent les enfants.

Quand les parents émettent de bons messages "je" qui n'incluent pas de solutions (comme : "Tu dois faire ci", Pourquoi ne fais-tu pas ça ?") Cela permet aux jeunes d'imaginer leurs propres solutions pour aider leurs parents à résoudre leurs problèmes. Et ces solutions sont souvent surprenantes de créativité et d'ingéniosité. Souvent, les parents n'y auraient même pas songé.  Même des petits de deux ou trois ans sont capables d'inventer des solutions originales. [...] Si les enfants sont si créatifs pour trouver des solutions, c'est parce qu'ils éprouvent un réel besoin de faire ce qu'ils veulent faire. Nous pouvons presque voir leurs petites têtes en train de travailler à la recherche d'une solution qui tiendra compte des besoins des parents sans les bloquer pour autant dans leurs activités. [...] Cela mérite d'être répété : nous avons tendance à sous-estimer les aptitudes des enfants : il suffit de leur laisser l'occasion d'en faire usage !" 

Mon avis sur la demande : J'ai déjà eu l'occasion de voir mon fils de deux ans trouver une solution à un conflit (exemple ici ou là) et je l'ai aussi vu changer de lui même son comportement, sans que je formule de demande (exemple ici ou là)

Donc, je préfère attendre une réaction de la part de mon fils, et si au bout de quelques minutes il n'a pas modifié son comportement, j'essaie de lui proposer plusieurs solutions (qui me satisferaient) tout en lui laissant la porte ouverte pour sa propre solution, et je reformule mon message-je pour m'assurer qu'il m'a entendu, et comprise.

Je recommande vivement la lecture de livre.

Actuellement, je relis un chapitre par semaine, et je pratique les exercices qui se trouvent dans le manuel d'accompagnement, en suivant le rythme recommandé, à savoir un chapitre par semaine (il y en a 13.)