Chanson de Ruth Bebermeyer :
Je n’ai jamais vu d’homme paresseux ;
J’ai connu quelqu’un que je n’avais jamais vu courir,
Quelqu’un qui dormait parfois l’après-midi
Et préférait rester chez lui lorsqu’il pleuvait
Mais ce n’était pas un paresseux…
Avant de me traiter d'originale, réfléchis :
Était-il paresseux
Ou faisait-il les choses
Que nous associons à la paresse?
Je n’ai jamais vu d’enfant stupide.
J’ai vu parfois un enfant faire
Des choses que je ne comprenais pas
Ou que je n’avais pas prévues.
J’ai vu parfois un enfant qui n’avait pas vu
Les lieux que j’avais visités
Mais ce n’était pas un enfant stupide…
Avant de le dire stupide, réfléchis :
Était-il stupide
Ou savait-il simplement d’autres choses que toi ?
J'ai regardé tant que l'ai pu,
Mais je n'ai jamais vu de cuisiner.
J'ai vu quelqu'un qui préparer des plats
Pour notre repas,
Quelqu'un qui allumait le gaz
Et surveillait la cuisson de la viande
J'ai vu tout cela, mais pas de cuisinier
Dis-moi, quand tu regardes
Est-ce un cuisinier que tu vois,
Ou quelqu'un qui fait ce que nous appelons cuisiner ?
Ce que nous appelons paresse
Est pour d’autres de la fatigue ou de la détente.
Ce que nous nommons bêtise
Est pour d’autres un savoir différent.
J’en conclus que pour échapper à la confusion,
Mieux vaut ne pas mélanger
Ce que nous voyons et nos opinions.
Et cela, je le sais,
N’est que mon opinion.
Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs)
Je me sens si condamnée par tes mots
Je me sens tellement jugée et repoussée,
Avant de partir, j'aimerais savoir,
Est-ce cela que tu voulais dire ?
Avant que je ne me lève pour ma défense,
Avant que je ne parle poussée par ma souffrance
Ou par la peur
Avant que je ne construise un mur de mots,
Dis-moi, ai-je bien entendu ?
Les mots sont des fenêtres, ou bien ils sont des murs.
Ils nous condamnent ou nous libèrent.
Lorsque je parle et lorsque j'écoute,
Puisse la lumière de l'amour rayonner à travers moi.
Il y a des choses que j'ai besoin de dire,
Des choses qui signifient tant pour moi,
Si mes mots ne rendent pas mon message limpide,
M'aideras-tu à me sentir libre ?
Si j'ai paru te rabaisser,
Si tu m'as crue indifférente,
Essaie d'écouter par-delà mes mots
Les sentiments que nous partageons.
Ruth Bebermeyer