Bonjour !
Hier midi, j'étais à table avec Timéo, et Tadéo dormait dans son lit.
Nous mangions tranquillement quand il s'est mis à taper sur la table avec sa fourchette, encore et encore.
Il faisait beaucoup de bruit, et ça m'énervait.
Je lui ai demandé gentiment d'arrêter...
Les habitudes sont tenaces ; même si je lui ai demandé gentiment, je lui ai donné un ordre.
Son regard coquin et son mode "fight" sont apparus d'un coup : il s'est mis à taper de plus en plus en fort, et ma réaction l'éclatait visiblement !
J'ai essayé de ne plus rien dire, selon le précepte "pas de spectateur, pas de spectacle"...
Peine perdue, il voyait bien que ça me gênait, grâce au langage non verbal !
Alors je me suis remémorée la méthode GORDON
J'ai un problème, alors j'utilise un message-je...
Je lui ai dit, aussi calmement que possible : "Quand tu tapes, ça fait du bruit, et j'ai peur que tu réveilles ton frère".
Il continuait de taper... et moi, je sentais "la moutarde monter" comme on dit...
J'ai réfléchie. Je me suis souvenue que dans un des livres, le Dr GORDON explique que parfois les "messages-je" doivent refléter l'intensité de nos émotions, que s’ils sont trop faibles, ça ne
marche pas. Ce qui voudrait dire que mon message-je n'était pas assez fort...
Timéo continuait de taper... (en plus, il ne mangeait plus du tout, il s'amusait trop !)
Alors je me suis énervée : je me suis levée, vite, ma chaise en est tombée par terre ! J'ai enlevé son bavoir et j'ai posé mon fils par terre.
Puis je lui ai dit, en criant sans doute, quelque chose comme : "J'en ai marre du bruit, ça me rend dingue... Quand tu tapes aussi fort, le bruit me gène, et je
m'énerve, et j'ai envie de crier, de taper comme ça, et je ne veux pas te crier dessus ou te faire mal..."
J'ai donné deux gros coups de pieds dans le fauteuil le plus proche ! J'avais besoin de me défouler !
Il pleurait... j'ai dû lui faire peur ! Mais ça n’a duré qu’une minute ou deux…
Je l'ai remis sur sa chaise, avec son bavoir.
Il s'est arrêté net de pleurer, et il a attrapé sa fourchette et a mangé à nouveau.
Mais il avait un problème lui aussi, un besoin à satisfaire... Alors il a cherché de lui-même une solution pour
résoudre notre conflit de façon satisfaisante pour nous deux :
Au bout de quelques coup de fourchettes, il m'a regardé, a posé sa fourchette, et a tapé le bord de la table avec sa paume de main : il ne faisait presque pas de
bruit !
Je l'ai remercié, et il m'a fait un grand sourire chaleureux.
Le reste du repas s'est bien passé, et il n'a pas retapé avec sa fourchette, ni à midi, ni aux autres repas. Ouf, j'avais un peur qu'il recommence hier soir, ou ce midi, mais non.
Conflit résolu !