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2012-11-30T13:26:00+01:00

Gordon vs Rosenberg : la demande (CNV partie 4)

Publié par TimTad

Bonjour,

 

Pour moi, l'une des différences entre ce que propose Thomas GORDON, et Marshall ROSENBERG est la demande.

 

Pour commencer, je vous propose deux courts extraits pour illustrer cette différence (que j'avais cités dans cette page que je n'ai pas encore réécrite),

Ensuite, suite au stage de CNV auquel j'ai participé, je vous expliquerai ce que j'en pense aujourd'hui.

 


 

livre parents efficaces au quotidienExtrait du livre "Parents Efficaces au quotidien" de Thomas GORDON :

"Les solutions ingénieuses que trouvent les enfants.

Quand les parents émettent de bons messages "je" qui n'incluent pas de solutions (comme : "Tu dois faire ci", Pourquoi ne fais-tu pas ça ?") Cela permet aux jeunes d'imaginer leurs propres solutions pour aider leurs parents à résoudre leurs problèmes. Et ces solutions sont souvent surprenantes de créativité et d'ingéniosité. Souvent, les parents n'y auraient même pas songé.  Même des petits de deux ou trois ans sont capables d'inventer des solutions originales. [...] Si les enfants sont si créatifs pour trouver des solutions, c'est parce qu'ils éprouvent un réel besoin de faire ce qu'ils veulent faire. Nous pouvons presque voir leurs petites têtes en train de travailler à la recherche d'une solution qui tiendra compte des besoins des parents sans les bloquer pour autant dans leurs activités. [...] Cela mérite d'être répété : nous avons tendance à sous-estimer les aptitudes des enfants : il suffit de leur laisser l'occasion d'en faire usage !"


Livre mots fenetres mursExtrait du livre "Les mots sont des fenêtres, ou bien ce sont des murs" de Marshall ROSENBERG

"La mère d'un adolescent pourrait s'exprimer ainsi : "Félix, quand je vois trois chaussettes sous la table du salon et deux autres sous la télé, je me sens de mauvaise humeur parce que j'ai besoin de plus d'ordre dans les pièces que nous partageons." Elle compléterait aussitôt en exprimant la quatrième composante, à savoir une demande précise et concrète : "tu veux bien ranger tes chaussettes ou les mettre aux sales ?" ce quatrième éléments indique précisément ce que l'on désire de la part de l'autre afin que notre vie soit plus agréable.[...]  Nous pouvons parfois formuler une demande claire sans la verbaliser. Supposez que vous soyez dans la cuisine, et que votre sœur, qui regarde la télévision au salon, dise à voix haute "j'ai soif". Dans ce cas, il peut être évident qu'elle vous demande de lui apporte un verre d'eau.  

Mais il arrive également que nous exprimions notre malaise et que nous pensions à tort que l'autre a compris notre demande implicite. Une femme pourrait par exemple dire à son mari :"je suis contrariées que tu aies oublié le beurre et les oignons que je t'ai demandé d'aller cherché pour le dîner." dans son esprit, il peut être évident qu'elle lui demande de retourner à l'épicerie, mais le mari peut penser qu'elle ne cherchait par ces paroles qu'à le culpabiliser."

__________ 

J'ai lu ces passages à voix haute à mon mari ; et dans cette situation, lui aussi aurait pensé à un reproche et non à une demande...


 

Alors voilà, la question que je me m'étais posée avant ce fameux stage était : vais-je formuler une demande ?

Ma réponse était non, ou alors, j'en proposerai plusieurs pour laisser le choix à mes enfants, pour les mêmes raisons que T. Gordon cité au-dessus. Dès mes premiers essais de cette méthode, j'ai été étonnée et émerveillée de constater que les enfants sont capables de trouver leurs solutions, si petits ; j'en ai témoigné dans mes premiers articles (il fait trop de bruit à table, et la suite), Timéo avait un peu plus d'un an et demi. Et maintenant que j'y pense, j'ai aussi plein d'exemples en tête de la part de mon cadet Tadéo, encore plus jeune, mais cela arrive tellement souvent qu'il trouve lui-aussi ses propres solutions que je n'y fais même plus attention !

  ____________________

Aujourd'hui, j'ai un avis différent sur le quatrième élément de la composante CNV : la demande.

Cela vient de la définition même de la demande que je me faisais, de mon interprétation. Je pensais à une demande, dans le sens d'une question, du type : "pourquoi ne fais pas ça ?", dans le sens d'une solution.

______________________ 

Definition de la demande en CNV (ce que j'en ai retenue).

Pour commencer, une demande n'est pas une exigence.
C'est donc toujours une demande négociable.


Une demande a plus de chance d'être entendue, et donc notre(nos) besoin(s) satisfait(s), si elle est :

  • claire,
  • précise (dans le temps = avec une échéance pour les demandes d'actions),
  • réaliste et réalisable (= tenir compte de l'âge et des facultés de la personne en face...),
  • polie, authentique
  • en lien avec le besoin (dans le sens de la CNV)
  • formuler de façon positive

 

Il y deux types de demande: 

  • les demandes d'actions, par exemple d'aller sortir les poubelles, ranger les jouets...
  • les demandes de liens, de relation, et de connexion

C'est ce dernier type de demande auquel je ne pensais pas, et qui fait toute la différence.

Dans cette catégorie, il y a les demandes de contact (est-ce que tu as 5 minutes... ?), de reformulation ou "d'accusé reception" (Peux me dire ce que tu viens d'entendre, je veux être sûr de m'être exprimé clairement ?), d'expression (comment te sens-tu ? Qu'est-ce que ça te fait ? Qu'est ce que tu en penses ? As-tu envie de réagir ?)

Voici un petit shéma de CNV que est très clair pour moi, et qui illustre le rôle de la demande :  

 

OSBD.jpg

 La demande nous relie à l'autre. C'est une question, avec un point d'interrogation, même un petit bout de phase à la fin, comme "c'est ça ?", pour que l'autre sache qu'on attend un retour de sa part, une confirmation.

Vou voyez le signe de l'infini   ? Il représente le flux de la communication...

Si on dit simplement "tu es triste", la personne en face peut penser qu'on croit tout savoir d'elle, alors qu'elle n'est pas triste, et ne pas nous répondre... Alors que la même phrase "tu es triste ?", ou "tu te sens triste, c'est ça ?" montre à l'autre qu'on ne sait pas pour elle, et qu'on lui demande confirmation. De cette façon, on lui renvoie la balle, et le dialogue continue. Si on s'est trompé sur le sentiment de la personne, elle ne se fermera pas et nous le dira. On pourra alors lui faire d'autres propositions, sous forme de question, ce qui nous permettra de vraiment être en lien avec la personne en face, de vraiment la comprendre. 

Ainsi, il est moins difficile de trouver le besoin de l'autre [de pratiquer l'écoute active]. Ensuite, nous pouvons continuer : "voilà mes besoins, et voilà les tiens, essayons de trouver une stratégie qui satisfait ces besoins... est-tu d'accord ? As-tu une proposition ?"

__________________

La phrase que je dis le plus souvent à mes fils, c'est "Je veux ça, toi tu veux ça, alors, on fait quoi ?"

Le demande nous permet plus facilement, et plus naturellement, d'aborder la résolution de conflit.

Parfois Timéo me répond "bah, je ne sais pas ! C'est toi qui me le dis !" 

D'autres fois il a des idées. Parfois on cherche ensemble. Et parfois aussi, on ne trouve pas de solution. Dans ce dernier cas, aucun de nous deux "ne lâche son os", et on ne passe pas un bon moment. Mais c'est de moins en moins fréquent, car j'ai le soutien de mon précieux et merveilleux époux qui prend le relais, et je sors de chez moi me ressourcer. Ensuite, les idées fusent de part et d'autres : de mon fils, de ma part, mais aussi de la part de mon mari et parfois aussi de la part de mon cadet !


Pour conclure, il n'y a pas de différence entre la méthode Gordon et la CNV de Rosenberg, telle que je le pensais au sujet de la demande, c'était seulement mon interprétation qui en créait une.


Les deux méthodes se complètent, la première parle de la relation enfant-parent et de ses spécificités (le pouvoir de l'adulte sur le bébé, l'indépendance du bébé qui disparaît à mesure que l'enfant grandit et que le parent perd son pouvoir, etc...), la deuxième est axée sur le dialogue, on pèse chacun de nos mots, c'est un plus un savoir être qu'un savoir parler.

 


Je classe la méthode Gordon au niveau 2, et la CNV au niveau 3, par rapport aux remises en question, à l'implication personnelle, au temps de pratique, à l'accessibilité des livres.

Le niveau 1, pour moi, serait "Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfant parlent". Le livre comportent de petits chapitres, des B.D., des fiches résumés, et proposent des petits changements applicables sans trop réfléchir. De plus, comme pour la méthode Gordon (ici) et la CNV (ici), des atelier de groupe sont proposés un peu partout (ici). 

 

 

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commentaires
E
Je découvre ce blog! Ça me paraît bien intéressant! J'adore les conseils de livres. Je n'ai qu'un livre de Gordon et de Rosenberg. Je crois que ces deux autres sont intéressants plus appliqués, peut-être plus concrêts!
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