Bonjour,
Ca y est, j'ai suivi les deux premiers modules de Communication NonViolente, du 1er au 4 novembre à Bordeaux.
J'en ressors épanouie, je me connais mieux, j'ai eu plusieurs déclics, dont un qui m'a fait pleurer !
Je peux enfin sortir des livres, et continuer à nouveau à avancer...
J'ai beaucoup de choses à partager, alors je vais écrire au fur et à mesure les expériences que j'ai vécues, et ensuite je regrouperai tout dans une page structurée...
Samedi matin, troisième jour.
Exercice d'écoute "empathique", pour apprendre à écouter et savoir l'effet que ça fait d'être écouté...
La consigne : se mettre en groupe de deux personnes. A parle d'elle, d'un sujet de préférence joyeux et B écoute silencieusement (les yeux dans les yeux, interdiction de parler) pendant 5 minutes chrono. A la fin du temps, B dit à A ce qu'il a retenu d'important (pas de temps limite). Et puis ensuite, à un nouveau "top", c'est au tour de B de parler 5 minutes.
J'étais B.
La première minute, j'avais pleins de question en tête, mais je me suis retenue de les poser... Et puis, j'ai arrêté de me poser des questions… et j'ai pu enfin me concentrer sur ce que A disait, et d'essayer de retenir l’essentiel, puisque je devais ensuite le lui redire... (A parlait de son déménagement et de ses conséquences sur sa famille et sur son travail...) Quand le top de fin a retenti, les 5 minutes avaient passées très vite, et j'ai été étonnée d'avoir vraiment retenu, compris surtout, ce que A m'avait confiée bien malgré elle... A était émue... Et moi, j'étais, je suis toujours émerveillée de ce contact, si intime, si profond, où je suis entrée en relation vraie avec A... En seulement 5 minutes ! Je crois que c’est la première fois de ma vie que j’écoute sans parler pendant aussi longtemps !
Et puis, le top a retenti à nouveau... je n'étais pas prête ! J'étais encore dans l'histoire de A, et il m’a fallait du temps pour me recentrer sur moi ! C'est la première fois que je ressentais ça.
Après avoir respiré un grand coup pour me déconnecter de A, j'ai parlé, moi aussi, de mon déménagement et des ses conséquences... Je me sentais vraiment écoutée, entendue, comprise, et du coup, je continuais de raconter des choses intimes, de plus en plus en grave, et même dramatiques de ce qui m'arrive en ce moment.... Je faisais la lumière sur ce qui est important pour moi, mes priorités... Je mettais de l’ordre dans ma tête…
Et puis, A m'a posé une petite question. Rien d'important, juste une précision sur le travail de mon époux, pour qu'elle puisse mieux comprendre peut-être...
L'effet sur moi a été riches d'enseignements. Je me suis rendue compte que j'avais complètement perdu le fil de mes pensées. Je me suis rendue compte que je disais oralement ma pensée précédente, et donc que je pensais déjà à la phrase suivante au moment où je parlais... Et pour répondre à cette question, j’ai dû revenir en arrière… Et pour autant, étonnamment, je ne pensais pas à plus d'une pensée à l’avance, c'est à dire que je ne savais pas où j'allais dans le cheminement de ma pensée... Je me suis rappelée les fois où une personne parle, parle, et où je l’ai coupée pour lui demander : "Mais où tu veux en venir ?"… Cette expérience m’a appris que je ne savais pas du tout où mes pensées me conduiraient... C'est seulement au moment où je peux dire oralement ce qui me passe par la tête, et où je me sens entendue, que je peux avancer et éclaircir mes idées ...
C'est pour moi une vraie révélation, un vrai déclic. Il faut le vivre pour comprendre vraiment, pour le ressentir dans son corps.
J'ai repris ma phrase précédente et puis mes pensées m'ont conduit sur un autre chemin…
A la fin du temps, A avait un peu de mal à trouver les mots pour résumer, en terme de besoins et sentiments, ce que je lui avais dit, mais peut importe, elle m’avait écoutée, vraiment écoutée… et c’est fou le bien que ça m’a fait !